Situation critique : MNEI & liquidation judiciaire

Rappel, qu’est-ce que la MNEI ? 

La Maison de la Nature et de l’Environnement de l’Isère est association loi 1901 créée en 1985. A l’époque, avec un effort transpartisan pour la protection de l’environnement sous Mr Carignon, la ville de Grenoble a soutenu le projet par la mise à disposition du bâtiment situé place Bir-Hakeim

Cette maison héberge actuellement 38 associations et sociétés coopératives locales, départementales et nationales œuvrant dans le domaine de l’écologie, des activités plein air et de l’environnement. Cela permet la mise en place des projets associatifs et l’accessibilité au public à des milliers d’ouvrages uniques et spécialisés, disponibles à la médiathèque de la MNEI. 

C’est un lieu d’échange, d’information et d’action pour l’environnement : des valeurs qui ont façonné Grenoble et son agglomération (développement déplacement cyclables, protection des eaux),  naturellement portée par le territoire Grenoblois qui ont trouvé leur consécration par la Capitale verte européenne en 2022. 

Pourquoi la MNEI risque-t-elle une liquidation judiciaire ?

Les collectivités territoriales (Département, Région, Métropole) ont, année après année, cessé de subventionner la MNEI. Les problèmes ont commencé avec l’arrêt de la subvention du Département de l’Isère. Le président du département, M. Barbier, a voulu faire payer à la MNEI le succès d’une des associations hébergée, la FRAPNA, maintenant FNE Isère, dans ses actions juridiques contre le projet Center Parcs à Roybon. Le rejet du projet devant les tribunaux administratifs était basé sur l’incertitude par rapport à la gestion de la ressource en eau. Cette problématique s’est malheureusement confirmée depuis avec la rivière Galaure largement à sec actuellement et les restrictions d’utilisations de l’eau dans les communes voisines. En suivant l’orientation générale de sa politique où l’écologie et l’environnement jouent un rôle très secondaire, la Région a ensuite emboîté le pas. Depuis, la MNEI est en déséquilibre financier chronique et la subvention de la Ville de Grenoble ne suffit pas à combler les besoins de la structure.

Le 10 janvier 2023, Grenoble Alpes-Métropole déclare ne plus subventionner la MNEI en 2023. Le 17 janvier suivant, la MNEI se trouvant dans l’impasse explique lors d’une Assemblée Générale ne plus avoir de solutions pour subvenir aux besoins financiers tels que la gestion des locaux et le paiement des salariés, ce qui entraînera une très probable liquidation de la maison. Les démarches judiciaires sont en cours, la décision du juge sera prise courant mars. Aucune action n’a été mise en place pour assurer le fonctionnement des associations, la sauvegarde des ouvrages et la gestion des locaux suite à la liquidation…

Quelle est la situation actuelle ? 

Moins de 3 mois s’écouleront entre l’annonce de l’arrêt de financement de Grenoble Alpes-Métropole et la (peut-être) fin de la MNEI. De nombreux questionnements quant à la suite restent en suspens : Que deviendront les salariés ? Les associations, pourront-elles continuer de loger dans la maison ? Qu’en sera-t-il de la médiathèque et de ses ouvrages uniques ? Qui sera le responsable des lieux ? Qui en assurera sa gestion ?

Les adhérents de la médiathèque, des associations et la MNEI cherchent des solutions. Ils tentent de trouver de nouveaux financements, de nouveaux projets à développer susceptibles d’attirer l’intérêt des collectivités territoriales, ou encore un nouveau fonctionnement en interne moins coûteux…Il y a peu de temps, toute aide est la bienvenue !

Un collectif de sauvegarde de la médiathèque s’est créé. Il se compose de 25 adhérents dont le but est d’assurer l’accès des ouvrages au public. 

Pour soutenir le collectif, signez la pétition pour la sauvegarde de la médiathèque et de ses 10 000 livres.

En conclusion… 

Plus que jamais, des associations indépendantes et fortes sont nécessaires pour veiller à l’action et aux choix politiques dans les secteurs du climat, de l’environnement et de la protection de la nature.

Une solution peut et doit être trouvée pour la MNEI. Ses associations doivent être traitées au même titre que d’autres associations actives sur Grenoble, notamment celles qui sont logées à la Maison des Association (MDA, rue Berthe de Boissieux). 

L’intérêt et l’impact métropolitain de la MNEI n’est pas à démontrer et justifie que la Métropole apporte sa pierre à l’édifice. 

Il est inconcevable d’envisager de disperser le fond documentaire : il est unique au même titre que le fond du patrimoine dauphinois géré par la bibliothèque municipale de Grenoble.

Cette réflexion sur le prolongement du projet de la MNEI à l’heure de l’anthropocène, doit associer toutes les initiatives locales questionnant la place de la nature dans les politiques publiques. Le reseau citoyen peut apporter sa pierre à l’édifice.

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