Nous venons de vivre une période tumultueuse : une votation citoyenne a eu lieu concernant le stationnement à Grenoble. Nos vies n’ont pas été bouleversées comme celles, par exemple, des habitants d’Alep en Syrie qui subissent depuis des semaines les bombardements de l’armée Russe. A l’aune de ce qui se passe sur la planète, remettons donc les pendules à l’heure : le ciel ne nous est pas tombé sur la tête, nous allons survivre et continuer à vivre ensemble sur le territoire métropolitain.
Mais il faut arrêter de se tromper d’adversaire. L’équipe municipale en place ne s’est pas donné la mission – et vous qui avez contribué à son élection le savez bien – de réduire les libertés des grenoblois, de les empêcher de vivre ou de les appauvrir en augmentant le tarif des horodateurs voire en bouleversant le paiement du ticket résident.
Qu’y a-t-il devant nous maintenant ? Un énorme travail si l’on veut aller vers une ville – osons encore l’adjectif – apaisée. Car attention ! Pendant que nous nous battons les uns contre les autres, d’autres pensent pour nous, occupent le terrain et nous entraîneront si nous n’y prenons garde vers les solutions qui les arrangent, en clair qui rempliront leur porte-monnaie, pas le nôtre et n’augmenteront pas les finances de la ville.
A ce propos, nous vous conseillons de lire l’article de La Revue foncière [1] :
http://www.revue-fonciere.com/RF1_Baraud.pdf : « La nouvelle économie du stationnement. »
On y trouve des éléments d’information et de réflexion pour comprendre comment s’interprète la diminution des places de stationnement dans les immeubles neufs chez les grands groupes du BTP, comment ceux-ci habillent leur discours pour présenter cette diminution comme une opportunité pour l’acheteur d’un appartement, mais sans annoncer la plus value qu’ils feront et la densification qui en résultera. Parallèlement ils se positionnent sur le créneau du stationnement à coup de modernité : emplacement contrôlé, connecté, électrifié …
Passerons-nous d’un espace public relativement « gratuit », ou du moins à tarifs maîtrisés (horodateur et ticket résident) au bénéfice de la collectivité à un espace privé payant au bénéfice d’acteurs privés ? L’exemple au niveau national de la privatisation des autoroutes est à considérer : il s’agit de ne pas répéter la même erreur.
En 2018, il est prévu de ne pas reconduire les contrats liant les collectivités locales à Vinci et consorts sur les parkings en ouvrage : enjeu passionnant!
Car en fin de compte, l’essentiel est de savoir qui doit conduire la politique de la ville ? Les grandes entreprises du bâtiment ? Les élus trop influencés par ces mêmes entreprises ? Ou les élus qui assument leurs décisions au nom du bien commun?
[1] Objectif: favoriser les échanges entre les spécialistes des nombreuses professions et disciplines qui travaillent sur les thématiques foncières ; faire progresser les connaissances ; favoriser leur diffusion, en particulier à travers la conception rédactionnelle de La revue foncière.