projet_grand_place La visite et la réunion publique de Grand’Place du 30 août 2018 ont mobilisé environ 150 personnes qui ont pu constater l‘état délaissé et dégradé des espaces autour du bâtiment Conforama et coté Echirolles en général. Lors de la visite guidée, le public a bien pâti des difficultés de circulation piétonne dans le secteur.
Les contours de l’objet de la consultation restent malheureusement flous. Il y a tellement de choses à faire, mais le projet actuel ne concerne en réalité qu’une petite partie des voiries autour du centre commercial, avec comme mesure phare la démolition de l’autopont avenue Marie Reynoard. Il y a un amalgame désagréable entre le projet du promoteur, l’action à courte terme de la Métro et la vision à long surtout au niveau de la documentation de la Métro. Il reste très flou quels espaces seront concernés concrètement, car une partie du projet ne concerne que les terrains dont Klépierre est propriétaire, une partie concerne des voiries de la Métro qui font objet d’un protocole d’accord avec le promoteur et pour une bonne partie des espaces, il n’y a pas d’action concrète prévue. Malheureusement, il n’y a pas de plan disponible avec les périmètres précis ce qui rend la consultation actuelle peu sereine et le document de consultation est contaminé par des pages plutôt publicitaires pour la rénovation – agrandissement de Grand’Place. Néanmoins, il a été possible de glaner quelques informations :
Le 28 septembre, un accord entre le promoteur Klépierre et Grenoble Alpes Métropole sur l’aménagement de l’avenue Marie Reynourd après la démolition de l’autopont, l’avenue d’Innsbruck devant la galerie de liaison Carrefour et la passerelle sud qui relie Grand’place à la Villeneuve d’Echirolles sera soumis au vote au Conseil Métropolitain. Ce protocole concerne des travaux pour environ 7,5 M€, qui seront financés à hauteur d’environ un tiers par Klépierre ce qui explique l’empressement soudain sur ce dossier.
La création d’un mail public entre Carrefour et Grand’Place après la démolition de l’autopont sera une petite révolution car jusqu’à maintenant on passe par une galerie de liaison est entièrement privée. Le mail peut comporter de la circulation automobile ou non, ce point va être très controversé et évidemment, il est aussi question de couvrir un passage d’une façon ou d’une autre.
Il ne reste que le projet concret ne concerne qu’une petite partie des environs du Centre Commercial. Vue le caractère obsolète et délaissé des espaces extérieures autour de Grand’place, ce projet devra être conforté dans un deuxième temps par un projet de plus grande envergure, qui coûtera certainement aussi cher que le projet actuel, mais sans contribution du privé.
Une réhabilitation de l’espace public allant de la dalle devant la Bourse de Travail, de l’arrêt tram Grand’Place jusqu’à la piscine Les Dauphins est nécessaire, pour ne parler que de la partie grenobloise, aussi afin de rendre une circulation piétonne et cyclable possible.
L’impact (positif) des réaménagements des espaces publics prévus au niveau du protocole restera limité quand les questions des espaces et voiries voisins n’ont pas été abordées.
Mais le projet comporte aussi la création de 11 000 m² de surface commerciale. Elle comprend la surface de l’ancien Conforama qui, par ailleurs, a simplement déménagé de l’autre coté de l’avenue d’Innsbruck, mais qui étant abandonné pour longtemps nécessite une nouvelle autorisation d’exploitation par la Commission Départementale de l’Aménagement Commercial. Ici, le projet devient problématique. Il n’est pas la fonction de la Métro de contribuer à la course à la surface commerciale lancée entre Neyrpic, Grand’Place et la Porte des Alpes à Fontaine en ne parlant même pas des commerces au centre ville. Un investissement métropolitain doit être calculé sur 40 ans et il est certain qu’avec la lente progression des achats sur internet, a long terme, les surfaces commerciales seront trop grands induisant des nouveaux problèmes.
Il faut que le projet métropolitain soit indépendant de la surface commerciale créée et pas en contradiction avec les objectifs affichés d’une vitalisation des centre-villes et centre-bourgs.
De l’autre coté, on peut reconnaître le besoin du promoteur de créer une continuité au niveau de la galerie de liaison entre Carrefour – avenue Marie Reynoard et d’y installer des magasins. Mais dans aucun cas, cette surface commerciale ne doit pas dépasser celle occupée anciennement par Conforama, c’est à dire 7000 m².
Il n’est pas acceptable que le projet métropolitain soit conditionné par une quelconque agrandissement de la surface commerciale.