Projection vidéo le 12.1.2016 20:00 h au Grenier de la Table Ronde
paf: une consommation
Le document vidéo qui sera présenté le 12 janvier 2016 a été filmé par le Vidéogazette* à l’espace 600 (quartier Villeneuve) en avril 1975. Il s’agit d’un débat sur le thème des impôts locaux entre l’équipe municipale conduite par Hubert Dubedout, les partis politiques de gauche comme de droite et le public. Cela se passe entre deux scrutins municipaux, celui de 1971 et celui de 1977.
Déjà une histoire de budget, toujours une histoire de budget. Politique et budget. Dans quel ordre vont ces deux entités apparemment inséparables ? Qui gouverne qui ?
Débat se poursuivant année après année, comme une litanie sans fin. Qui veut-on convaincre ? Avec qui faut-il débattre ? Sur quel ton engager le débat ? Traiter l’opposant avec condescendance ? Jeter aux orties ce que propose la majorité ? Existe-t-il un interstice pour que la voix du citoyen se fasse entendre ?
Quel enseignement nous apporte ce document quarante an après, en quoi résonne-t-il avec notre quotidien actuel ? La manière de concevoir « une politique » a-t-elle changé ?
*La vidéogazette de Grenoble (1972 – 1976, sur le quartier Villeneuve) reste l’exemple le plus connu et le plus significatif de vidéo animation et de télévision communautaire. Journal télévisé de la vie quotidienne locale fait à l’initiative de la municipalité, d’animateurs et d’enseignants, avec les habitants eux-mêmes, la vidéogazette présentait les discussions politiques, les décisions du conseil municipal, les problèmes des immigrés, de l’école, des loisirs, des entreprises : elle se voulait un catalyseur de la vie locale, qui donnait la parole aux intéressés. Elle put, en outre, bénéficier de la diffusion sur le réseau de télévision par câble local (quartier de l’Arlequin). Six autres villes françaises furent autorisées, à l’époque, à expérimenter la télédistribution communautaire. Parallèlement aux gauchistes, qui voyaient dans la vidéo un catalyseur de la contestation à la base, certains idéologues de la « démocratie avancée » voyaient dans la convivialité électronique (illustrée par l’idée de « village global » chez MacLuhan) un moyen d’intégration et de participation des laissés-pour-compte du « progrès » (immigrés, délinquants, zonards, femmes, jeunes, vieux, paysans), ainsi qu’un moyen de reconstituer le consensus social traumatisé par les séquelles du progrès.
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