Communiqué de presse de Grenoble En Commun
La proposition de loi dite « Sécurité globale » rencontre actuellement une forte opposition citoyenne, comme le montrent les manifestations de ces derniers samedis.
La
Commission nationale consultative des Droits de l’Homme et la
Défenseure des Droits ont aussi fortement exprimé leurs inquiétudes
sur l’adoption dans l’urgence d’une telle proposition de loi. Cette
dernière porte atteinte au droit à la vie privée et à la liberté
d’information, ainsi qu’à l’égalité de tous les citoyennes et
citoyens français.
L’accès
élargi aux images de vidéosurveillance, aux images des caméras
piétons en temps réel, la vidéosurveillance par drones ouvrent la
voie à une société de contrôle.
L’article 24 vise bien à empêcher la diffusion d’images qui permettraient aux médias de révéler et aux citoyens de voir certaines réalités des violences policières. Et nul n’a été dupe des explications poussives fournies par la Macronie et ses alliés.
Le
transfert des compétences régaliennes de l’État aux polices
municipales et aux sociétés privées brouillerait encore plus leurs
attributions respectives dans l’esprit des citoyens. Plus
généralement, cette loi favorise le glissement vers un modèle de
société axé sur la surveillance des individus, très éloigné des
valeurs garanties par la Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen de 1789.
À
la croisée de la conviction sécuritaire et des intérêts
financiers ?
Durant
sa campagne municipale Émilie Chalas a invité à Grenoble
Jean-Michel Fauvergue, le rapporteur de la proposition de loi
« Sécurité Globale ». Il évoquait déjà l’utilisation de
drones à reconnaissance faciale comme indices d’un avenir
merveilleux ! Mais Jean-Michel Fauvergue est aussi depuis le 1er
août
2019 le créateur de la société Fauhestia.Cons dont l’objet est « la
formation et toute intervention de ce type dans le domaine du
management et de la sécurité ». Nul doute que si la loi était
adoptée, sa société pourrait trouver de nouveaux contrats via des
marchés publics.
À
la fin de sa campagne, Émilie Chalas a récolté le juste résultat
(12%…) de ses choix de campagnes et de ses choix nationaux, Six
mois plus tard elle se retrouve à voter à l’Assemblée Nationale
avec le RN et les plus extrémistes de LR des propositions de loi
sécuritaires… Si Émilie Chalas représentait, comme elle s’en
targue, l’esprit libre de Grenoble, comment peut-elle ainsi le
fouler aux pieds?
Et
à Grenoble ?
Car
Grenoble, ville pionnière de la Révolution Française qui a donné
au monde les droits humains, Ville Compagnon de la Libération, s’est
toujours dressée pour résister à l’oppression et défendre les
libertés. Grenoblois et grenobloises expriment leur attachement aux
idéaux républicains et libertés publiques, dans la rue ou sous
d’autres formes, avec force et constance. Nous nous félicitons que
l’équipe municipale veuille construire à Grenoble une politique de
la tranquillité publique loin de l’opportunisme électoraliste et de
l’obsession sécuritaire portés par LREM, y compris les députées
des circonscriptions grenobloises Émilie Chalas et Camille
Galliard-Minier.
La
présence humaine, le dialogue, les politiques globales, la
refondation des missions de la police sont sur le long terme les
seules solutions pour « Garder la paix » plutôt que
« Maintenir l’Ordre » de la Cité. Le cauchemar du contrôle
généralisé, les drones et la reconnaissance faciale,
l’interdiction du contrôle citoyen et journalistique sur les actions
de la police, ne font pas partie d’un projet républicain
véritable.
Nous
ne pouvons accepter que l’attribution de moyens de l’État pour sa
mission d’assurer la sécurité soit conditionnée au chantage d’une
signature par les collectivités locales de « contrats de
sécurité intégrée ». Les villes ne peuvent être les
financeurs d’une politique décidée sans concertation. Et la
sécurité ne peut être assumée par l’État en fonction des
capacités budgétaires ou de la couleur politique du territoire,
l’État devant au contraire garantir l’égalité de traitement
sur l’ensemble du territoire national.
C’est
en associant l’ensemble des acteurs, au travers en particulier de
conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance
(CLSPD) rendus plus ambitieux et ouverts aux acteurs de l’éducation
populaire et du secteur associatif, que les problèmes pourront être
vraiment traités dans le cadre d’un triptyque
prévention-répression-solidarité.
Nos
mouvements veulent s’inscrire dans la reconstruction démocratique
des liens, abîmés depuis des années, entre la police républicaine
et les citoyens.
Nous
appelons les grenobloises et les grenoblois à rester fidèles à
l’esprit de résistance de leur ville et à garder vivant leur
amour de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.
ADES * EELV * Ensemble ! * Génération.s Grenoble Métropole * La France Insoumise Grenoble * Réseau Citoyen Grenoble